Redevenons sérieux : Juste une histoire d'indiens..

Redevenons sérieux cinq minutes...
On est dans cette rubrique pour bien se marrer, mais peut-être aussi pour aborder des sujets plus sérieux, comme l'avenir de notre petite planète.
Je vous livre un texte qui m' a scotché quand je l'ai lu pour la première fois il y a plus de 30 ans et qui est toujours ( hélas! ) d'actualité...

RIEN QU’ UNE HISTOIRE D’ INDIENS…

En 1854, le Grand Chef Blanc, à Washington, offrit d’acheter une large zone de territoire en promettant une réserve pour le peuple indien. La discussion se fit-elle par les ‘’fils qui chantent’’, par des messagers, par un pow-wow cérémonieux au milieu des tipis ou dans les bureaux de la Maison Blanche, l’histoire ne le dit pas. Mais, heureusement pour nous, la réponse du Grand Chef Seattle a été conservée :

‘’ Comment pouvez-vous acheter ou vendre le ciel ou la chaleur de la terre ? L’idée nous paraît étrange… Si nous ne possédons pas la fraîcheur de l’air, le miroitement de l’eau, comment pouvez-vous les acheter ?
Chaque parcelle de cette terre est sacrée pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque rive sableuse, chaque lambeau de brume dans les bois sombres, chaque clairière et chaque bourdonnement d’insecte est sacré dans le souvenir et l’expérience de mon peuple. La sève qui coule dans les arbres transporte les souvenirs de l’homme rouge…
Nous sommes une partie de la terre et elle fait partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos sœurs ; le cerf, le cheval, le grand aigle sont nos frères.
Les crêtes rocheuses, les herbes dans la prairie, les chevaux et l’homme : tous appartiennent à la même famille…
Les rivières sont nos sœurs : elles étanchent notre soif, portent nos canoës et nourrissent nos enfants. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous rappeler, et l’enseigner à vos enfants, que les rivières sont nos sœurs et les vôtres et vous devrez montrer pour elles la même tendresse que vous montreriez pour une sœur…
Nous savons que l’homme blanc ne comprend pas nos mœurs. Une parcelle de terre ressemble pour lui à la suivante, car c’est un étranger qui arrive dans la nuit et prend à la terre ce dont il a besoin…
Il enlève la terre à ses enfants et cela ne le tracasse pas. La sépulture de ses aïeux et le patrimoine de ses enfants tombent dans l’oubli et cela ne le tracasse pas. Il traite sa mère la terre et son frère le ciel comme des choses à acheter, piller et vendre comme les moutons ou les perles brillantes. Son appétit dévorera la terre et ne laissera derrière lui qu’ un désert…
Je ne sais pas… Nos mœurs sont différentes des vôtres. La vue de vos villes fait mal aux yeux de l’homme rouge. Mais peut-être est-ce parce que l’homme rouge est un sauvage et ne comprend pas…
Il n’ y a pas d’endroit paisible dans les villes de l’homme blanc. Pas d’endroit pour entendre les feuilles se dérouler au printemps, ou le froissement des ailes d’un insecte. Mais peut-être est-ce parce que je suis un sauvage et ne comprend pas. Votre vacarme insulte les oreilles, et quel intérêt y a-t-il à vivre si l’homme ne peut entendre le cri solitaire de l’engoulevent ou les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit ?
L’air est précieux à l’homme rouge, car toutes choses partagent le même souffle : la bête, l’arbre, l’homme partagent le même souffle. L’homme blanc ne semble pas remarquer l’air qu’il respire. Comme un mourant qui met des jours à expirer, il est insensible à la puanteur.
Mais si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous rappeler que l’air nous est précieux, que l’air partage son esprit avec tout ce qu’il fait vivre…
Qu’est ce que l’homme sans les animaux ? Si toutes les bêtes disparaissaient, l’homme mourrait d’une grande solitude de l’esprit. Ce qui arrive aux bêtes arrivera bientôt à l’homme. Toutes choses se tiennent…
Après tout, nous sommes peut-être frères. Nous verrons bien. Il y a une chose que nous savons - et que l’homme blanc découvrira peut-être un jour - c’est que notre Dieu est le même Dieu. Il se peut que vous pensiez maintenant le posséder comme vous voulez posséder notre terre, mais vous ne pouvez pas. Il est le Dieu de l’homme et sa pitié est égale pour l’homme rouge comme pour l’homme blanc. Cette terre lui est précieuse, et nuire à la terre, c’est accabler de mépris son Créateur. Les blancs aussi disparaîtront : peut-être plus tôt que les autres peuples. Continuez à contaminer votre lit et vous suffoquerez une nuit dans vos propres détritus. ‘’

J’aurais voulu citer toute cette lettre qui nous vient tout droit et sans une ride de l’année 1854.
Vous la connaissiez peut-être déjà. J’ai voulu vous faire partager, l’espace d’un moment, le choc que j’ai ressenti en la lisant. Il n’y a pas grand-chose à ajouter…
J’espère seulement que, cet été, vous avez pu entendre le bourdonnement des insectes et les palabres des grenouilles autour d’un étang la nuit … Que vous n’êtes pas passé en étranger dans les lieux que vous avez visités, pour y prendre juste ce dont vous aviez envie. Maintenent que la plupart d’entre nous sommes cloîtrés dans des villes où, en effet, il n’y a plus guère d’endroits paisibles, où il est difficile d’entendre le bruit d’une feuille morte touchant le sol et où nous aurons bien du mal à voir passer les oiseaux migrateurs, puissions-nous nous rappeler que notre vie est la même que celle des plantes et des bêtes et que nous devons la respecter.
Et qu’il ne s’agit pas seulement d’une mode écologique…

Marie-Claude VERNEY


‘’ Quand le dernier arbre aura été abattu, le dernier poisson pêché et la dernière rivière empoisonnée, l’homme s’apercevra trop tard que l’argent ne se mange pas…’’Proverbe indien de la tribu Cree.

Respect

Il faut souligner que la ville de SEATTLE ( Etat de Washington ), au Nord Ouest des USA a été ainsi nommée en hommage à ce grand chef indien poète, visionnaire et pacifiste.. Honneur assez rare !

re respects